Pour davantage de confort


Afin de faciliter la lecture des articles, ramener la largeur de l'affichage à celle d'une page de format A4, soit à peu près jusqu'ici : -------------------->|

------

lundi 10 mai 2010

Il reste à ramener la philo en physique

Quatre appréciations réfléchies et convergentes

 ■  La science a pris des allures de tour de Babel en s’émiettant en d’innombrables disciplines sur-spécialisées. Au point qu’on peut se demander si les scientifiques poursuivent encore un idéal de connaissance, que l’on prétendait jadis universelle. De fait, l’aventure scientifique moderne pourrait se terminer de la même façon que le récit biblique, le brouhaha des langues et l’incapacité des hommes à se comprendre faisant échec à leur tentative de toute puissance. Cet éclatement de la connaissance entretient deux idées qui font notre post-modernité. Il ne serait plus possible pour un esprit d’aujourd’hui de maîtriser l’essentiel des connaissances scientifiques de son époque. Et du fait que la connaissance puisse dépendre de points de vue, nous concluons que les concepts d’objectivité, de vérité ou d’universalité n’ont plus d’avenir. Sans prôner de retour ni à l’encyclopédisme ni au réalisme naïf, il faut partir du principe que ces deux idées sont d’abord les conséquences de notre renoncement. Car l’éclatement de notre connaissance montre davantage les difficultés du sujet que l’état réel de nos connaissances. C’est le sujet, c’est-à-dire nous, qui proclamons la synthèse impossible et délaissons la philosophie comme possible langue commune à toutes les raisons humaines. C’est donc comme sujet, en s’incluant dans la réflexion et en cherchant l’élargissement philosophique, que l’on pourra penser la non-séparation des savoirs actuels sur la matière et sur l’espace-temps.

      Ludovic Bot – Docteur en Physique nucléaire

 ■  Pourquoi une nouvelle physique alors que la physique actuelle rend si bien compte à la fois de « l’infiniment petit » par la Physique quantique et de « l’infiniment grand » avec la Relativité générale ? Mais tout simplement parce que chacun de ces deux systèmes de pensée ne marche que dans son propre domaine d’application. Ces deux merveilleuses théories se révèlent absolument incompatibles, et il est donc très frustrant de ne pouvoir décrire une Nature indivisible qu’à travers deux visions complètement disjointes.

      Joël Martin – CEA - ScintillationS

 ■  Est-il possible de développer une théorie quantique de la gravitation ou, du moins, une théorie qui rendrait compte à la fois des effets gravitationnels et des effets quantiques ? Une réponse affirmative rapprocherait beaucoup de physiciens de leur rêve : celui d’unifier l’ensemble des théories physiques. Mais voilà des décennies que ces physiciens butent sur cette unification.
La raison des difficultés rencontrées est relativement simple. Les équations de la Mécanique quantique, qui s’appliquent au monde microscopique, imposent que certaines quantités — par exemple l’énergie d’un atome — n’adoptent que des valeurs discrètes. Quant à la gravitation, dans le cadre de la Relativité générale d’Einstein, elle est devenue une propriété géométrique de l’espace-temps. Une théorie quantique de la gravitation devrait donc être une théorie quantique de l’espace-temps. Or jusqu’ici, la théorie quantique s’applique à des objets situés dans l’espace-temps. Et comment donc quantifier l’espace-temps puisque c’est lui qui sert de cadre de référence au processus-même de quantification ?  C’est là tout le problème.

      Thomas Lepeltier – Docteur en Astrophysique

 ■  La physique théorique est en pleine ébullition, les hypothèses qui tentent de rendre compte du monde se multiplient mais entrent en collision : cordes et supercordes, branes, supersymétrie, supergravité, cosmologie quantique etc. Cependant cette situation d’euphorie cache une vraie lacune. Depuis la fin du XIXème siècle en effet, la discipline physique présente deux visages a priori contradictoires : la Relativité générale et la Mécanique quantique, soit deux manières de décrire une réalité, qui repose chacune sur sa géométrie et ses propres concepts. Comment se satisfaire d’une physique fragmentaire ne donnant pas de l’Univers une vision unifiée ?

      Arnaud Saint-Martin – Chercheur en Sociologie
------

Aucun commentaire:


Contact - Remarques - Échanges - Avis - Informations


  Envoyer un courrier électronique à l’adresse suivante : trilectique@orange.fr 
Merci également de bien vouloir signaler tout lien défectueux.

***